A L'HEURE DU HIBOU
C'est un couchant qui sombre là
D'or et de sang tout revêtu,
Le pourpre habille la roche
Et la flamme zèbre les eaux.
Qu'importe ailleurs quand on est là,
Contre quoi ai-je combattu
Pour les tenir parfois si proches
Ces pensées aux reflets de mots ?
Chacun de nous doute et s'enfonce
Notre foi prend toutes les teintes
L'Autre reste enfoui en nous
Qui donc peut savoir où j'en suis ?
Le crépuscule, une ombre lance
Son appel ou plutôt sa plainte
La nuit, nul n'en va au bout
D'entre les bras elle s'enfuit.
