L'OMBRE
Très tôt, enroulée dans sa cape,
Une ombre, grise... noire... qu'importe,
A traversé, frôlant la vague,
La calanque où l'eau se déporte.
L'âme des flots est passée,
L'Aurore s'est étirée, pâle,
Sur une plage désertée
Où pesait un ciel maussade.
Morne, l'horizon se déroulait
Sous les pleurs infinis du ciel ;
Terne, une ombre s'est glissée
Dans les rochers marqués de sel.
Encore endormie la mouette
Se déplaçait au gré d'une eau
Sur laquelle nulle facette
Ne venait jeter son écho.
Tôt ce matin est passée l'ombre
Porteuse d'angoisse ou d'espoirs,
Elle était habillée de sombre
Mais ses yeux rayonnaient de gloire.
