UN CARILLON IMPERSONNEL

Baigné de la clarté lunaire

L'asphalte s'imprime au loin,

Tu as perdu tous tes repères ;

Il ne te reste que tes poings

Pour lutter contre les fantômes

Qui chuchotent tout près de toi,

Aucun d'eux ne se nomme

Mais tu reconnais leurs voix

Car tu n'as jamais oublié,

Quel qu'en soit ton désir parfois,

Les chaînes où te maintenaient

Tes amours dépourvues de loi.

Et si tu sens monter la rage

D'avoir si souvent pleuré

A la poursuite de mirages

Que tu n'as jamais rattrapés,

Il existe un carillon

Qui résonne dans le lointain,

Mais il n'appartient à personne

Et berce tes rêves les plus vains.

Tu te revois à son piano

Jouant pour cette inconnue

Qui recherchait dans les ruisseaux

Un reflet autrefois perdu.